Yep : le moteur de recherche qui cherche à combattre Google

Depuis peu, la société Ahrefs a lancé son nouveau moteur de recherche, Yep. L’équipe derrière ce puissant outil de recherche a déclaré ne pas collecter les informations personnelles de ses utilisateurs, contrairement à Google. Avec cette approche moins intrusive couplée à un projet plus collectif, Yep compte bien faire de l’ombre au géant américain !

Un projet avec une ambition particulière

Est-ce que combattre Google est quelque chose de faisable ? Depuis son lancement en 1998, le projet américain est partout. Ce géant dispose d’un des business model les plus solides du monde. Mais Yep émerge de rien et compte bien faire de l’ombre au moteur de recherche le plus utilisé du globe terrestre. Oui, mais comment ? Tout d’abord, en luttant contre la mauvaise utilisation des données de ses utilisateurs, et en appliquant une stratégie opposée à celle de Google sur la vie privée de ses internautes.

Pour comprendre cela, il faut d’abord se pencher sur la façon dont Google collecte et utilise les données de ses utilisateurs. En effet, depuis plusieurs années, le géant américain est accusé de collecter à outrance les données personnelles des internautes. Ces dernières sont ensuite utilisées à des fins publicitaires ou pour améliorer ses services. Cette collecte massives de données a entraîné une vive controverse, notamment en Europe où le droit à la vie privée est plus encadré. Plusieurs plaintes ont été déposées contre Google, notamment par la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) en France.
Face à ces critiques, Google a promis de mieux respecter la vie privée des internautes. Mais il semble que les promesses du géant américain ne soient pas tenues. En effet, une enquête réalisée par le site internet britannique The Guardian montre que Google collecte toujours autant de données personnelles, malgré les promesses faites…

Et Yep dans tout ça ? La société a choisi de ne pas exploiter les données personnelles de ses utilisateurs comme l’a annoncé Dmytro Gerasymenko, le CEO du projet, qui ne souhaite pas identifier les internautes à l’instar de Google.

Des revenus partagés avec des créateurs de contenu

L’entreprise ayant pour objectif de rester une plateforme collaborative entre les internautes et les rédacteurs web, Yep partage ainsi 90% de ses revenus publicitaires avec les créateurs de contenu. Une démarche plus collective donc, qui permettra sans doute à Yep de gagner en crédibilité auprès des internautes. Selon le PDG de Yep, si 90% des bénéfices publicitaires étaient reversés aux créateurs, Wikipédia par exemple toucherait plusieurs milliards de dollars par an, n’aurait pas besoin de dons et rémunérerait ses propres bénévoles, améliorant ainsi le service.

Yep, techniquement très abouti

Yep utilise les données collectées par son robot AhrefsBot (qui crawle le Web depuis 2010) pour construire son propre index web et le moteur de recherche. Dans un avenir proche, l’outil va passer à un autre robot nommé YepBot. L’index de recherche de Yep est mis à jour toutes les 15 à 30 minutes. Chaque jour, la société ajoute 30 millions de pages web et en supprime 20 millions. Son centre de données de Singapour est alimenté par environ 1 000 serveurs qui stockent et traitent 100 pétaoctets de données Web (pages Web, liens et index). Chaque serveur utilise au moins 2 connexions de 100 Go. Avant la fin de l’année, Ahrefs prévoit même d’ouvrir un centre de données basé aux États-Unis ! De quoi faire trembler Google…

agence Eanet